Depuis juin 2014, à l’initiative du Premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, le Parti socialiste a mis en place une équipe chargée, notamment, de suivre les politiques menées dans les communes gagnées par le Front national deux mois plus tôt.

Animée par Sarah Proust et Elsa Di Méo, Secrétaires nationales, cette équipe de militants bénévoles a assuré un suivi minutieux des actions, des déclarations – et des provocations – des responsables municipaux de l’extrême droite.

C’est par ce travail, qu’il a été possible de démasquer, lors des dernières élections départementales, la xénophobie et le racisme assumés de quelque 120 candidats frontistes.

C’est par cet investissement militant, enrichi par les nombreux échanges qui existent avec les collectifs de vigilance, des universitaires et des chercheurs, qu’il est aujourd’hui possible de tirer le bilan encore provisoire, mais déjà bien noir des municipalités frontistes.



HARO sur LES POLITIQUES DE SOLIDARITÉ

A | Le FN contre les pauvres, les oubliés et les chômeurs

Les dirigeants du Front national, à longueur de discours, aiment à se présenter comme « la voix de ceux qui n’en ont pas », les porte-paroles de « la France des oubliés » et des victimes de la crise…

Au-delà des mots, il y a les faits et ceux-ci dressent un réquisitoire impitoyable contre le parti de Marine Le Pen : les maires des villes frontistes ont accumulé les décisions contre les habitants les plus fragiles. C’est bien une politique de classe qui est mise en œuvre, et elle cible en priorité les pauvres, les chômeurs et les précaires.

À chaque fois que les plus pauvres sont ainsi abandonnés par les villes dirigées par le Front national, on entend la même litanie de justifications : les finances, la dette, l’assainissement des comptes… Mais ces justifications s’écroulent sous le poids des chiffres !

A partager :

La politique menée par le FN s’apparente plus à une guerre aux pauvres qu’à une guerre à la pauvreté

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

au Pontet

Suppression de la gratuité de la cantine pour des familles les plus pauvres de la ville. 65 enfants sont directement concernés, ce qui représente un coût d’environ 30 000 € sur un budget communal de plus 50 000 000 €, soit 0,06 %. L’argument financier avancé pour justifier cette décision n’a donc aucun sens (Europe 1, 28 juin 2014 ; Compte-rendu de la séance du conseil municipal du 25 juin 2014).

à Villers-Cotterêts

Augmentation spectaculaire des tarifs de cantine pour les familles les plus modestes. Concrètement, le repas est passé de 1,50 € à 2,50 € pour les tarifs les plus bas, soit une hausse de 66 %. Ainsi, les 71 familles concernées devront payer 152 euros de plus par an et par enfant. Le maire a justifié cette décision au motif qu’une personne au RSA pouvait venir chercher son enfant à l’heure du déjeuner. Pour rappel, une personne seule, sans aide au logement, avec enfant perçoit 749 euros par mois du RSA. Quelques semaines auparavant, le maire n’avait pas hésité à augmenter son salaire de 3 304 à 3 791,96 euros, soit une hausse de 14,8 % (L’Union, 27 juin 2014).

à Mantes-la-Ville

Le maire veut réserver la cantine aux enfants dont les deux parents travaillent. Si l’un au moins est chômeur, l’enfant sera indésirable au réfectoire. « C’est quelque chose que je veux, il est vrai, mettre en place », déclare le maire de Mantes-La Ville. (Le Parisien, 08 décembre 2014). Là encore, c’est au nom d’économies nécessaires que le maire tente de justifier sa décision inhumaine : « Nous allons lancer une étude pour savoir combien cela rapporterait à la commune. Quand les caisses sont vides, il faut bien trouver des solutions un peu partout. » Mais est-ce vraiment un hasard si les enfants de chômeurs sont visés ? Les économies envisagées se révélant assez faibles, l’idée du maire est abandonnée (Le Parisien, 8 décembre 2014, Ma ville couleur bleu marine, E Farel, M Fieschi, M. Gherdane, P. Wallart, Flammarion, page 196).

à Beaucaire

Révision des tarifs de cantine scolaire avec l’introduction d’un tarif A (la grille de l’ancienne municipalité allait de B à E), ce qui signifie la fin de la gratuité pour les familles modestes qui devront dorénavant acquitter la somme de 1,23 euro par repas pour un enfant (Document municipal sur la rentrée scolaire 2012/2013, Mode de fonctionnement des restaurants scolaires ; Lettre du maire de Beaucaire aux parents d’élèves date du 23 janvier 2015).

À Hénin-Beaumont

Publication d’un arrêté anti-mendicité, mal fondé et discriminatoire - le Tribunal administratif de Lille a suspendu l’arrêté jugeant que « l’interdiction prononcée par cet arrêté n’est ni nécessaire ni proportionnée aux atteintes portées à la liberté d’aller et venir et à celle d’utiliser le domaine public » (Le Monde, 22 juillet 2014).

B | L’asphyxie des centres sociaux

Marine Le Pen a beau répéter qu’elle souhaite maintenir des services de proximité dans tous les territoires, les faits démontrent l’inverse. Dans les quartiers en difficulté, les maires frontistes n’hésitent pas à fermer des structures et à réduire massivement l’offre de services proposée aux habitants. Avec le Front national, tous les territoires ne sont pas égaux. De nombreuses municipalités frontistes ont, dès leur installation, engagé des mesures contre les centres sociaux installés sur leur territoire.

Les centres sociaux sont animés par des professionnels et des bénévoles, implantés dans des quartiers en difficulté où ils assurent une mission de service public. Or, c’est précisément contre ces structures que les maires vont se déchaîner.

A partager :

Même le titre de centre de vie sociale a une connotation trop socialiste, voire soviétique.
Le maire FN de Mantes-la-Ville,
Le Point, 19 septembre 2014

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

à Fréjus

Diminution drastique des subventions aux centres sociaux : -65 % pour La Gabelle, -57 % pour L’Agachon et -46 % pour Villeneuve. Ce dernier centre, qui comptait 1 100 adhérents, a été contraint à la fermeture le 31 décembre 2014 suite à une décision municipale. C’est ainsi une dizaine de salariés qui ont été mis au chômage (Var-Matin, 15 mai 2014).

à Beaucaire

Refus d’attribuer la subvention municipale proposée par l’ancienne municipalité au centre social et culturel Maison du Vivre Ensemble- Ferdinand Buisson. Cette décision a conduit ce centre à licencier son directeur recruté en février 2014. Dans la foulée, la municipalité a décidé de se réapproprier les locaux attribués au centre social et culturel, rénovés par l’ancienne municipalité. Le maire déclare : « Je ne suis pas maso, donner une subvention à des gens qui font des déclarations politiques contre nous et leur faire cadeau d’un joli local de 150 m² estimé à 10 000 euros de revenus locatifs par an, ça me pose problème » (Huffington Post le 1er février 2015, archive du 5 février 2015).

à Mantes-la-Ville

La fermeture de centres de vie sociale (CVS) est en jeu. Officiellement, il faut « réduire les coûts », mais dans le Point, le maire se fait plus explicite : « Les CVS, ce n’est pas notre truc au Front national. Même le titre de centre de vie sociale a une connotation trop socialiste, voire soviétique. » Et d’ajouter, pour faire preuve de son profond mépris pour les missions d’un CVS « Pourquoi ne pas les appeler centre de loisirs plutôt ? De plus, je trouve que trois CVS pour 20 000 habitants à Mantes-la-Ville, c’est beaucoup et trop coûteux. Je réfléchis donc à transformer un de ces centres en structure d’accueil uniquement pour les enfants et les tout-petits » (Le Point, 19 septembre 2014, archive du 20 septembre 2014).

C | La solidarité négligée

Ce sont principalement les actions de solidarité qui font les frais des sévères coupes budgétaires opérées par les municipalités frontistes. À chaque fois, l’extrême droite prend des décisions radicales qui frappent les pauvres et les familles modestes. La politique municipale du Front national n’a rien de bienveillante; elle est profondément antisociale et rend la vie quotidienne toujours plus dure.

A partager :

Le FN mène une politique antisociale qui rend la vie quotidienne des personnes modestes toujours plus dure.

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

au Luc

Fermeture en catimini de l’épicerie sociale et solidaire « La Galinesse » ouverte fin 2010 et qui s’adressait à des travailleurs pauvres ; absence de soutien de la mairie à la Maison de la Solidarité (EnsemblepourleLuc 18 septembre 2014 ; Idpourleluc, bilan 2014 ; compte-rendu conseil municipal 13 novembre 2014).

au Pontet

Fin du Téléthon. La mairie a informé par mail l’association qui porte ce projet depuis 10 ans sur la commune, qu’elle se désengageait dorénavant de cette manifestation. Le motif invoqué, est l’état des finances de la ville. Mais ce même argument n’a pas été retenu quand le maire a voté l’augmentation de ses indemnités de 44 % - dans une ville surendettée où 50 % des habitants ne paie pas l’impôt sur le revenu. Deux poids, deux mesures… (Le Lab Politique – Europe 1, 19 septembre 2014).

à Béziers

L’accès à l’épicerie sociale est dorénavant réservé aux seuls habitants qui ont « au moins un an de séjour dans la ville » et baisse de 365 000 euros de la subvention municipale au CCAS. Pour rappel, à Béziers, 33 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, il s’agit de la 9e ville la plus pauvre de France (cf. Centre d’observation et de mesure des politiques d’action sociale), la 5e pour l’inégalité dans la répartition des revenus (cf. coefficient de Gini). L’action sociale n’y a rien de superflu… (Médiapart, 8 août 2014).

à Hénin-Beaumont

Interdiction de marché de Noël pour le Secours Populaire (Metronews, 8 novembre 2015).

à Fréjus

« Les logements sociaux iront aux vrais Fréjusiens »,déclaration publique du maire lors des vœux de début d’année (Forum Républicain de Fréjus).

à Cogolin

Baisse de 46 % de la subvention au Centre Communal d’Action Sociale ; « il faut faire des économies » répète-t-on à la Mairie, ce qui n’a pas empêché une association, non répertoriée sur le site de la ville, de recevoir une aide de 4 000 € pour participer à un rallye dans le désert marocain. À chacun ses priorités… (Vidéo du conseil municipal du 2 avril 2015 ; Place-publique Cogolin 6 octobre 2015).

à Marseille

Le maire d’arrondissement vote contre les aides de la communauté d’agglomération à la construction : « Les logements sociaux, je ne suis pas contre, mais je souhaite qu’ils bénéficient à nos compatriotes d’abord » ( Médiapart, le 8 août 2014).


L’ÉCOLE, ENTRE TENSION ET ABANDON

A | La sélection par l’argent

L'école c'est entre tension et abandon

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L'école c'est entre tension et abandon

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

à Beaucaire

Interdiction de cantine pour les enfants dont les parents ont un retard de paiement. Encore une fois, l’argument financier qui est avancé n’est pas sérieux : en 4 ans, le montant des impayés représente environ 66 000 euros, soit 0,52 % de la dette de la ville en 2013. Rien qui ne justifie de priver des enfants de repas. Flattant le populisme, le maire ne cesse de vanter cette mesure qui pénalise les plus faibles. De même, les Temps d’Activités Périscolaires (TAP) sont payants depuis la rentrée scolaire 2015/2016 : 1 euro par élève et par heure. Comme ils sont regroupés sur une demi-journée de 3 heures, il en coûte donc 3 euros par enfant (108 euros/an/enfant). À cela s’ajoute l’augmentation de 0,20 cts des tarifs du centre aéré. L’ensemble de ces mesures pèse lourd sur le budget des familles qui cumulent la cantine, les TAP et le centre aéré (FranceTVinfo le 3 février 2015 ; lettre du maire de Beaucaire aux parents d’élèves ; Objectifgard, 4 septembre 2015).

à Béziers

Suppression de l’accueil le matin avant l’école désormais réservé « aux enfants dont les parents exercent une activité professionnelle, ou dans le cas d’une famille monoparentale dont le parent ayant la garde de l’enfant exerce une activité professionnelle ». Ce qui revient à priver de ce dispositif les enfants dont les parents n’exercent pas d’activité professionnelle. Cette décision est contestable dans le fond car elle est discriminante, mais elle pose aussi un problème d’ordre juridique : si la commune est libre de décider de la mise en place de tels aménagements, elle doit, lorsqu’ils sont mis en place, en garantir l’égal accès à tous les enfants, au risque de remettre en cause le principe d’égal accès au service public (Compte-rendu du conseil municipal du 27 mais 2014 ; « Le Front national et les services publics », Delphine Espagno, Stéphane François, in Les Nouveaux semblants du Front national, SciencesPo, Les Presses, page 218).

à Mantes-La-Ville

Fin de la gratuité des activités périscolaires. Depuis la rentrée 2015, les parents doivent payer – parfois jusqu’à 7 € - alors que la mairie refuse de recruter des animateurs pour assurer ces activités qui sont dès lors transformées en simple garderie. Pourtant, la ville perçoit du Fonds d’amorçage de l’État la somme annuelle de 220 000 euros : où passe l’argent des écoliers ? Pas dans l’accès à l’éducation, en tout cas (Journal de la Ville, juillet-aout 2014 ; compte-rendu de la séance du conseil municipal du 30 juin 2014 ; France Inter, 30 septembre 2014 ; France Culture 18 février 2015).

B | Baisses des dotations pour les écoles

Alors que l’État a fait de l’école sa première priorité, que l’éducation est redevenue le premier budget de la Nation pour investir dans l’avenir, les mairies frontistes baissent les budgets consacrés aux écoles et aux élèves.

A partager :

Les mairies FN sacrifient l’avenir en baissant les budgets pour les écoles et les élèves.

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

à Fréjus

Diminution de 20 % du budget de fonctionnement des écoles ; baisse de 16 % du budget alloué aux écoles pour l’achat de manuels et de fournitures qui est passé de 43 à 36 euros par enfant (baisse de 16%) ; réduction de 20 % du budget des transports pour les sorties sportives; suppression des subventions pour les classes-découverte ; ventes de terrains communaux utilisés notamment pour la pratique du sport (Médiapart, 8 août 2014, Var-Matin 3 et 30 avril 2014 ).

À Béziers

Suppression de l’étude surveillée pour 320 élèves, remplacée par un simple système d’accueil. Economie pour la ville ? À peine 6 000 euros/an ; coupe de 100 000 euros programmés au budget pour des travaux dans le groupe scolaire Nelson Mandela ; annulation de 407 000 euros programmés pour la mise en œuvre des activités périscolaires pour les élèves (BFMTV, 02 juin 2014 ; Midi Libre, 26 mai et 05 juin 2014).

à Cogolin

La mairie n’offre plus de dictionnaire aux élèves de CM2 qui passent en 6e pour des « raisons budgétaires » ; en compensation, il est annoncé que les élèves concernés bénéficieraient d’un accès gratuit à la médiathèque - alors que cet accès est déjà gratuit jusqu’à l’âge de 17 ans… (Les Inrocks, 03 novembre 2014).

à Beaucaire

Rejet de la demande de transport en car sollicitée par le coordonnateur du réseau ECLAIR pour le Festival de Cinéma Scolaire, qui se déroule chaque année à Tarascon. Le prétexte invoqué est que ledit festival pourrait être organisé à Beaucaire. Mais la ville n’a pas de cinéma… L’association « Les Têtes à Clap » n’a pas eu d’autre choix que de lancer une cagnotte sur le site leetchi.com pour financer le transport des élèves (Objectifgard, 12 février 2015 ; Le dauphine.com, 16 mars 2015).

C | Stigmatisation des élèves allophones

Prise en charge des élèves allophones: la stigmatisation.

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Pour le FN, l’apprentissage de la langue arabe est incompatible avec la République.

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

à Beaucaire

Virulente tribune du maire contre l’accueil des élèves allophones. Devant scolariser de « nouveaux enfants étrangers pour la plupart originaires du Maghreb et/ou de nationalité espagnole » (en fait 22 élèves en primaire, 9 en maternelle), il alerte le gouvernement sur « le coût pour les contribuables et la répercussion sur le niveau des enseignements » ainsi que sur le coût supposé de « structures spécialement créées pour eux et des enseignants recrutés spécialement pour s’occuper exclusivement de ces enfants pour leur apprendre le Français ». Il dénonce « une discrimination en faveur des étrangers non francophones au détriment du niveau général » et estime que « cet accueil contribue à l’abaissement du niveau général de nos enfants français parce que figurent dans leurs classes quelques élèves allophones ». Ces allégations ne reposent sur aucune étude sérieuse. Par ailleurs la ville de Beaucaire ne recrute ni ne rémunère aucun enseignant spécialement pour l’accueil des enfants primo-arrivants (Communiqué du maire en date du 1er septembre – Lelabpolitique-Europe1, 4 septembre 2014).

à Fréjus

En février 2015, une lettre de l’adjointe aux affaires scolaires relance le sujet des élèves allophones estimant que le dispositif ELCO (Enseignement des Langues et Cultures d’Origines) « semble en complète contradiction avec la mission de l’école publique… Si un tel dispositif pouvait, à une certaine époque, avoir sa justification, les difficultés croissantes d’intégration et le renforcement du communautarisme conduisent à s’interroger sur la pertinence de son maintien ». Marion Maréchal-Le Pen (députée FN) relaie cette polémique à travers une question à Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Education nationale (Var-Matin, 25 février 2015).

D | Fantasmes organisés autour de prétendus repas « halal »

Le 4 avril 2014, Marine Le Pen affirme au micro de RTL que les mairies frontistes rétabliront des menus avec porc s’ils ont été supprimés dans les cantines. « Nous n’accepterons aucune exigence religieuse dans les menus des écoles ». Le lendemain, le maire de Béziers déclare fièrement qu’il n’y aura « pas de repas halal dans les cantines scolaires » de la ville.

Or, ni dans cette ville, ni dans aucune autre ville dirigée par le FN, ne sont proposés des menus « halal » dans les cantines scolaires. Le FN n’aura pas à rétablir le porc à la cantine, il n’a jamais été supprimé.

  • Jean-Yves Camus rappelle d’ailleurs qu’il « n’existe pas de repas casher ou halal actuellement dans les cantines, les enfants se contentent de ne pas transgresser un interdit religieux » (FranceTVinfo, 27 mars 2014).
  • Le Front National, en jouant sur l’ambiguïté entre « repas de substitution » et « repas halal », veut entretenir le fantasme d’une école en voie « d’islamisation »…

A partager :

Le FN continue à mentir sur le halal dans les cantines, pour entretenir le fantasme d’une école en voie d’islamisation.

E | Mépris des enseignants

Les parlementaires frontistes n’ont bien entendu pas voté la Loi de Refondation de l’école en 2013 qui prévoit la création de 60 000 postes dans l’Éducation nationale et la mise en place d’un plan de formation initiale et continue pour les équipes éducatives.

A partager :

Le FN approuve la casse scolaire organisée par Nicolas Sarkozy qui a abouti à la suppression de 80 000 postes d’enseignants.

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

à Beaucaire

Condamnation du maire à 1 500 euros d’amende pour avoir injurié une syndicaliste de la CGT, enseignante dans un lycée de sa ville. Le tribunal correctionnel de Nîmes a également condamné l’élu à verser 1 000 euros à chacune des quatre parties civiles, (l’enseignante et trois syndicalistes) pour avoir déclaré dans un communiqué que le comportement de certaines d’entre elles n’avait « rien à envier à celui de racailles » (Midi-libre, 22 septembre 2015).

à Béziers

En visite dans une école municipale, le maire de Béziers a menacé un enseignant qui refusait de lui serrer la main, de le gifler et de le faire muter de la ville (Huffington Post, 26 septembre 2015, archive du 29 septembre 2015).


LA MISE AU PAS DE LA CULTURE

A | Retour de la censure

La liberté de création s’arrête là où commencent les intérêts du Front national. Les maires frontistes ont rétabli la censure contre les œuvres et les artistes.

A partager :

En ce moment, il y a un combat qui nous préoccupe encore plus : la menace FN. Quand ils arrivent au pouvoir, ils commencent toujours par la culture. Macha Makeïeff, directrice de la Criée à Marseille, La Marseillaise, 2 novembre 2015

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

à Béziers

Suppression du festival Fèsta d’Oc sans en informer les organisateurs ; diminution des concerts pendant la Féria (Midi-Libre, 28 janvier 2015).

au Luc

Annulation au dernier moment du Techno Amne’zik Open Air Festival, en dépit des autorisations de la municipalité précédente et des services départementaux obtenues plusieurs mois plus tôt (Var-Matin, 18 juillet 2014).

à Villers-Cotterêts

Censure du livret d’une exposition consacrée au thème de la montée des eaux et présentée à la médiathèque. Il comportait une œuvre symbolisant « la montée de l’extrême droite ». La conférence de présentation de l’événement a également été annulée (Le Figaro, 29 septembre 2015).

à Fréjus

Fin des abonnements de la bibliothèque municipale à certains titres de la presse, tels Libération et Le Figaro ; mais aussi interdiction de l’événement festif de musique électronique « Funky Family Fes » (Libération, 15 janvier 2015 ; Le Figaro, 16 janvier 2015 ; Technoplus, 19 janvier 2015).

à Camarets-sur-Aigues

Censure contre le film « La Belle Saison » qui représente la France aux Oscars.

  • Le maire a convoqué le Conseil d’administration du cinéma itinérant « Ravelin » qui passe ce film dans la commune. Les membres du CA ont refusé de le déprogrammer. Le maire a alors demandé que l’affiche soit retirée. Nouveau refus. L’affiche du film a donc été censurée dans la commune et l’annonce retirée sur le site de la ville.
  • En guise de justification, le maire a expliqué qu’elle était de nature à « perturber un jeune public » et a fait valoir « sa liberté d’expression et son droit à la critique ».
  • La décision du maire FN a provoqué l’ire de la réalisatrice Catherine Corsini qui, dans une lettre ouverte lui a suggéré de « rhabiller les statues de nues » ou de « mettre un voile sur les peintures de Courbet, Manet, Renoir et de tous les peintres qui ont su croquer la nudité avec réalisme » avant de poursuivre : « On se demande qui est le pervers dans l’accusation que vous portez au film. Monsieur, votre censure s’inscrit dans une lignée qu’on connaît bien, c’est celle qui, il y a quelques mois voulait faire interdire l’affiche de L’Inconnu de lac d’Alain Guiraudie, celle qui sous couvert de protéger les valeurs familiales, répand les passions tristes et la haine du corps » (Les Inrocks, 21 septembre 2015).
  • En 2015, l’érotisme, fut-il léger, a toujours du mal à être accepté par un maire frontiste dés lors qu’il met en scène une relation homosexuelle…

à Marseille (7e secteur)

Le maire s’en prend à une exposition installée à la Friche de la Belle-de-Mai, une pépinière artistique installée dans une ancienne manufacture de tabac. L’exposition présentée, « Berlinhard », rassemble des œuvres de deux artistes allemands dont les travaux abordent des thèmes tabous comme la sexualité adolescente, la pornographie, la bestialité ou la pédophilie. Du grotesque, de l’absurde aussi, « proche de l’esprit du défunt magazine Hara-Kiri », indique le texte de présentation de l’exposition, interdite aux mineurs non accompagnés.

  • « Il n’est jamais trop tard pour dénoncer l’ignominie de deux pseudos artistes qui doivent revenir à Marseille, qu’ils restent en Allemagne », scande le maire admettant ne pas avoir vu cette exposition (La Provence, 10 septembre 2015, archive du 11 décembre 2015).
  • « L’art est libre tant qu’il ne franchit pas les limites de l’ignoble ». Le mot « limites » ne s’accommode précisément pas avec l’étendue sans fin de l’inspiration artistique qui n’est pas dans le champ du réel (La Provence, 10 septembre 2015, archive du 11 décembre 2015).
  • Peu importe, s’il était élu à la tête de la Région, le Front national exigerait des artistes qu’ils s’engagent à respecter un cahier des charges. Les associations culturelles devraient ainsi « bannir la pédopornographie » avant toute « demande et obtention de subventions des collectivités territoriales ». Un préalable dont on peut s’interroger quant à son utilité, puisque la loi sanctionne déjà la mise en scène sexuelle des enfants… (Huffington Post, 10 septembre 2015, archive du 25 septembre).

B | Contre les artistes et la création artistique

Le programme du Front national en matière d’action culturelle ne fait pas dans le détail : préférence culturelle (déclinaison de la préférence nationale), éradication de l’art contemporain, réduction radicale des subventions aux associations.

A partager :

Votre censure s'inscrit dans une lignée qu'on connaît bien. Catherine Corsini, réalisatrice du lm Belle-Saison, Les Inrocks, 21 septembre 2015

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

À Hayange

Le maire fait repeindre, sans autorisation de l’artiste, en « bleu piscine » une sculpture qu’il juge trop « sinistre » ; il refuse la proposition d’une association d’organiser des cours de danse orientale car « pas compatible avec le FN » ; il supprime des conférences-débats, cafés-philo, expositions, ateliers de découverte des arts et de l’artisanat (Libération, 29 juillet 2014 ; FranceTvinfo, 24 octobre 2014).

À Béziers

Suppression du poste de directeur des théâtres et de la culture de la ville ; fin des concerts gratuits de « Swing les pieds dans l’Orb » ; la gratuité des musées n’est plus réservée qu’aux seuls Biterrois (Midi-Libre, 24 juillet 2014 ; La Marseillaise, 4 mars 2015).

À Cogolin

Interdiction d’un spectacle de danse orientale car « on est en Provence ici, pas en Orient ». Ainsi, tout ce qui n’est pas « provençal » n’aurait pas droit de cité à Cogolin ? Pourtant, ce ne sont pas les cours de tango ou de salsa latino-américaine qui sont menacés, pas davantage que la valse autrichienne, que la présidente du FN aimait danser avec toute l’extrême-droite européenne à Vienne en janvier 2012 (La Dépêche, 3 octobre 2014).

À Villers-Cotterêts

Interdiction d’un concert d’un groupe de rock car il ne correspond pas à « l’image de la ville » et que le maire n’aime pas trop les messages de ce groupe (Le Monde, 21 mai 2014).

À Fréjus

La municipalité FN exige qu’une quinzaine d’artistes et d’artisans d’art installés dans des locaux qu’elle leur loue à prix modérés participent en contrepartie, et bénévolement, à l’accueil d’enfants de maternelles et d’écoles élémentaires dans le cadre de l’aménagement des rythmes scolaires. Sous peine de résiliation de leurs baux, certains artistes participent déjà à des activités périscolaires dans la commune voisine de Puget-sur-Argens, mais en échange d’un revenu de 25 euros de l’heure, sur la base du volontariat et avec un accueil des enfants dans les écoles, sous la responsabilité des directeurs…(Le Parisien, 30 juillet 2015 ; La Dépêche, 30 juillet 2015).

À Marseille (7e secteur)

La directrice générale des services a fait ses armes à Marignane comme directrice des affaires culturelles sous le mandat des Megret ; plusieurs incidents se sont produits récemment concernant la programmation de l’espace culturel Buisserine - établie par une équipe municipale, mais indépendante de la mairie. Ainsi plusieurs spectacles ont failli être annulés, en raison de l’intervention d’élus frontistes critiquant leur coté trop « interculturel ». Tel est le cas de la pièce de théâtre Les pieds tanqués ou encore du spectacle À nos morts (récompensé en 2008 par le prix d’initiative laïque décerné par la MAIF, le CASDEN et la MGEN, et la même année, labellisé « Année Européenne du Dialogue interculturel » par la Commission européenne), proposé par la compagnie « Mémoires vives » dont la résidence a été contestée par la mairie d’arrondissement (La Marseillaise, 2 novembre 2015).

C | Baisse des moyens pour la culture

Le programme du Front national pour les élections municipales de 2014 mentionnait que le « rap et la techno, qui ne sont pas des expressions musicales » seraient « évidemment privés de tout soutien public ». Dans les villes frontistes, les moyens consacrés à la culture ont été diminués, en particulier pour les associations qui ne sont pas dans la « ligne » de la mairie.

A partager :

Le Front national veut organiser la culture et cadrer les artistes.

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

À Hayange

Diminution de 25 000 euros de la subvention à l’Académie musicale hayangeoise au prétexte qu’il n’y a pas que les petits hayangeois qui la fréquentent ; suppression des conférences-débats, des cafés-philo, des expositions à la bibliothèque municipale ainsi que des ateliers de découverte des arts et de l’artisanat (Le Républicain Lorrain, 16 avril 2015).

À Mantes-la-Ville

Suppression du seul poste de professeur de peinture à l’huile à l’école d’arts plastiques de la ville ; le maire déclare ne vouloir soutenir aucun projet au contenu « subversif, ou transgressif » (Reportage pour Les Pieds sur Terre, France Culture, 18 octobre 2015).

D | La préférence culturelle ?

Le FN a déjà tenté de récupérer la lutte pour l’exception culturelle, comme un avatar de sa « préférence nationale ». D’évidence, l’exception culturelle (pas uniquement française) est au contraire un combat pour la diversité culturelle, tant à l’échelon national qu’international. Le traité de l’UNESCO pour la diversité culturelle insiste d’ailleurs sur la « libre circulation des œuvres et des artistes ».

A partager :

Le FN est pour retour aux traditions locales et au patrimoine par opposition à une jeune création jugée à la fois « nomade et cosmopolite »

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

À Fréjus

La municipalité confie l’animation du festival d’été 2014 à la société « La patrouille de l’événement » créée le 25 avril 2014 et dirigée par d’anciens militants de l’extrême droite (Mihn Tran Long et Romain Petitjean). Ce marché est renouvelé pour 2015 avec un concert du groupe punk LSD (La Souris Déglinguée) qui a été organisé le 31 juillet 2015 dans les arènes de Fréjus. La première partie, révélée au dernier moment, a été assurée par le groupe identitaire « In Memoriam », un des groupes pionniers du rock identitaire français. Créé par des étudiants du GUD dans les années 1990, plusieurs de ses membres sont proches du FN ou du MNR et il a joué pour « Casapound », le parti néo-fasciste italien. Sitôt connue, sa présence a entraîné des manifestations d’opposition et des heurts avec la police.

Une preuve de la collision entre le FN et l’extrême droite la plus offensive. Et la démonstration de ce que peut être l’instrumentalisation de la culture par les collectivités frontistes (Marianne, 29 août 2014 et 4 août 2015).

À Béziers

Accueil en grande pompe de l’essayiste Éric Zemmour, invité à disserter dans le cadre d’un cycle de conférences « pour faire entendre ceux qui pensent autrement que les médias dominants » (Libération 6 avril 2015).


LE PIÉTINEMENT PERMANENT DE LA RÉPUBLIQUE

A | Les associations trinquent

Les associations sont indispensables à l’engagement bénévole, elles tissent du lien social dans les quartiers, accompagnent des projets, proposent des activités pour les familles et les jeunes. Les municipalités frontistes leur font pourtant payer leur cure budgétaire.

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Un climat délétère empoisonne la vie locale alors que l’opposition municipale et les médias sont désignés à la vindicte…

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

À Mantes-la-Ville

Baisse de l’enveloppe des subventions municipales de 22 % pour toutes les associations (Reportage pour Les Pieds sur Terre, France Culture, 18 octobre 2015).

À Beaucaire

Coupes sombres dans le montant des subventions qui passe de 580 000 euros à 424 546 euros, soit une différence de 87 373 euros, en baisse de 27 % (Objectifgard 25 avril 2015 ; L’Humanité, 23 avril 2015).

À Fréjus

Réduction de 300 000 € (soit -30 %) de la subvention de l’AMSL – l’Association Sport et Loisirs - la plus grosse association de la région Paca avec 5 000 licenciés, 20 salariés, 18 éducateurs et 15 employés. Le Président l’a appris par voie de presse, il décidera de démissionner, déclarant : « Je n’ai pas aimé la forme autant que le fond ». Même diminution pour le club nautique de voile (Var-Matin, 9 mai 2014).

À Cogolin

5 associations ont vu leur subvention totalement supprimée : l’Aïkido, les Amis du Coq instruit, les Varois de Paris, Loisirs Nature et le Taekwondo. La subvention allouée au club de basket-ball est passée de 20 000 à 3 000 € (en baisse de -85 %) (Var Matin, 6 octobre 2015, Place Publique, 6 octobre 2015).

B | Les clubs de football sur la touche

Les relations tumultueuses entre le Front national et le football ne sont pas récentes. Le parti d’extrême droite s’en est toujours pris à l’équipe de France, d’abord accusée d’être trop colorée car il est « artificiel qu’on fasse venir des joueurs de l’étranger en les baptisant équipe de France » (Jean-Marie Le Pen en 1996).

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Le football, qui s’est toujours adressé aux classes populaires, aux populations issues de l’immigration, ne représente pas la nation telle que le FN l’imagine. Paul Dietschy, historien du sport, FilepacCGT, 26 avril 2015

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

À Mantes-la-Ville

Le maire s’acharne contre le club de football local, le FC Mantois, qui avec près de 1 000 licenciés et une équipe qui évolue en CFA, est l’un des plus grands clubs des Yvelines et de la région parisienne. Avec l’arrivée du maire d’extrême droite, la subvention de la ville est passée en deux ans de 77 500 euros à…15 112 euros – soit une baisse de près de 80 % ! Pour justifier ses décisions, le maire frontiste n’a ainsi pu s’empêcher de reprocher aux dirigeants du FC Mantois de parler comme des « z’y-va de banlieue » (Le Monde, 11 avril 2015 ; Ma ville couleur bleu marine, E Farel, M. Fieschi, M. Gherdane, P. Wallart, Flammarion, page 269).

À Beaucaire

Le Stade beaucairois, modeste pensionnaire de division d’honneur régionale (7e division nationale), a vu sa subvention municipale baisser de moitié. L’enveloppe financière est passée de 80 500 euros à 40 000 euros – sur un budget global de 130 000 euros. Une mesure drastique qui met en péril l’un des plus anciens clubs du Gard, fondé en 1908. Laurent Quinto, son secrétaire général n’a pu que constater qu’: « apparemment, le FN n’aime pas trop le ballon, on est peut-être un peu trop cosmopolite… » (Le Monde, 14 avril 2015).

À Hayange

La subvention au Football Club s’établit à 10 700 € contre 30 000 € précédemment (La Voix du Nord, 9 octobre 2014).

À Fréjus

En deux ans, baisse de 110 000 euros (soit -22 %) de la subvention au club de l’Étoile sportive fréjussienne qui évolue en National ; la promesse du maire de construire un nouveau stade s’est assortie d’une nouvelle condition : la montée de l’équipe en Ligue 2 – une manière de dégager en touche… (Ma ville couleur bleu marine, E Farel, M Fieschi, M. Gherdane, P. Wallart, Flammarion, page 261).

C | Sélective mémoire collective

Le FN a toujours contesté l’histoire de France : le souvenir de la Révolution française, l’avènement de la République et plus récemment la fin de la guerre d’Algérie. Si l’extrême droite est antisociale, elle est aussi profondément antinationale.

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Dans les villes FN, les maires s’emploient à réécrire l’Histoire en manipulant notre mémoire collective.

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

À Béziers

Agenouillement devant une stèle de l’OAS ; renomination de la rue du 19 mars 1962 (date des accords d’Évian et journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc) en rue Hélie de Saint-Marc (qui fut notamment membre de l’OAS et participa au putsch des généraux en 1961 en Algérie) (Midi-Libre, 5 décembre 2014).

À Villers-Cotterêts

Refus de commémorer l’abolition de l’esclavage, une cérémonie qui existe depuis 2007, dans cette ville où est mort le général Dumas, né d’une mère esclave à Saint-Domingue et père de l’écrivain Alexandre Dumas. Le maire dénonce ce qu’il appelle une « auto-culpabilisation permanente » pour justifier son refus d’organiser la cérémonie puis de la boycotter (L’Express 10 mai 2014).

À Hayange

Décision de repeindre en bleu-blanc-rouge les trois wagonnets de mine érigés à l’entrée de la ville en hommage à tous les mineurs de la région, une manière pour le maire de s’approprier ce symbole fort de la Moselle, mais surtout une insulte pour tous les mineurs qui ont immigré à Hayange pour travailler dans les mines de fer et la sidérurgie (Le Parisien, 23 août 2014).

À Beaucaire

La rue du 19 mars 1962 est débaptisée. Située dans une petite rue pavillonnaire, elle sera désormais dénommée « rue du 5 juillet 1962 », en mémoire du massacre de centaines de civils européens et musulmans à Oran. Le maire, par cette décision, supprime une date reconnue par les autorités françaises et un symbole de paix après des années de guerre civile (Midi-Libre, 19 mars 2015 et 5 novembre 2015).

À Fréjus

Inauguration d’une stèle commémorant la mémoire de « ceux qui sont tombés pour que vive la France en Algérie » qui est l’occasion pour le maire de prononcer un discours à la gloire de l’Algérie française (Ma ville couleur bleu marine, E Farel, M Fieschi, M. Gherdane, P. Wallart, Flammarion, page 261).

À Fréjus, Hayange, Mantes…

Retrait des drapeaux européens du fronton de la mairie (Challenges, 6 décembre 2014).

D | Stigmatisation des musulmans

Dans les villes frontistes, il ne fait pas bon vivre pour nos concitoyens de confession musulmane, victimes de propos xénophobes mais aussi de décisions politiques qui visent à les désigner comme « boucs émissaires » et attiser les haines entre les habitants.

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Le FN mène une politique qui exclut de fait les habitants de la ville de confession musulmane ou juive…

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

À Hayange

Instauration de la « fête du cochon », qui exclut de fait les habitants de la ville de confession musulmane ou juive… mais pas les groupuscules d’extrême droite qui s’invitent à cette manifestation municipale censée renouer avec « la tradition » et « l’identité » ; Volonté du maire de « déplacer les marchands maghrébins de la zone principale du marché bi-hebdomadaire, pour les installer plus loin » ; Mise en demeure de fermeture, par courrier officiel du maire, de la boucherie halal le dimanche matin. Pourtant la loi, et un arrêté préfectoral régional, autorise les commerces alimentaires et épiceries à ouvrir le dimanche matin de 9h30 à 13h30 en Moselle. Ce boucher, exerçant à Hayange depuis 2008, est l’unique commerçant de la ville à avoir reçu une telle injonction de la Mairie. L’édile avait tenté de justifier discrimination en déclarant qu’il « y a des commerces qui n’ont pas à rester ouverts le dimanche » (tempsreel.nouvelobs.fr le 11 septembre 2014 et le 12 septembre 2014, archives du 15 septembre 2014 ici et ici).

À Béziers

Déclaration du maire lors de l’émission « Mots croisés » sur France 2, le 5 mai 2015 « Il y a “64,6 %” d’élèves de confession musulmane dans les écoles publiques de Béziers. Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de le dire, le maire a, classe par classe, les noms des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit de le faire. Pardon de le dire, les prénoms disent les confessions. Dire l’inverse, c’est nier l’évidence » ; imposer aux dirigeants des mosquées de la ville de signer une « charte » draconienne en six points, laissant croire que les musulmans de Béziers seraient suspects de dérives djihadistes (Le Monde, 3 juillet 2015; Le Point, 26 novembre 2015, archive du 27 septembre 2015).

À Mantes-la-Ville

Obstination du maire à dénoncer un projet de construction d’une mosquée dans la ville, en lieu et place de celle existante déjà, un pavillon trop vétuste qui doit être démoli.

À Fréjus

Un arrêté est pris dès octobre 2014 pour suspendre les travaux en cours d’une mosquée. Le tribunal administratif de Toulon annule l’effet de cet arrêté et la construction reprend. À la fin des travaux, le maire refuse cependant d’autoriser l’ouverture de la mosquée au public. En septembre 2015, à la suite de la décision du Tribunal administratif d’ordonner l’ouverture de la mosquée le jour de l’Aïd-el-Kebir, le maire dénonce une « justice aux ordres ». (Var-Matin, 27 novembre 2015).

E | Mépris et sanction contre l’opposition et les médias

Insultes, menaces, intimidations et suppression de subventions le FN est l'énnemie de la liberté d'expression.

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Cette décision témoigne à nouveau de la volonté de mettre au pas toute opinion politique, syndicale ou associative dissidente par rapport à la vision du monde des élus Front national. Pierre Tartakowsky, Président de la LDH Libération, 30 mars 2015

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

À Hénin-Beaumont

Décision du maire à l’encontre de La Ligue des Droits de l’Homme (LDH), qui s’est vu supprimer la possibilité de bénéficier du local mis gracieusement à sa disposition par la mairie, ainsi que de la subvention qui lui était jusqu’à présent versée ; L’opposition municipale est aussi muselée et méprisée : en conseil municipal, les élus de l’opposition sont singés et constamment interrompus. Il n’existe plus d’espace d’expression pour l’opposition dans journal municipal et celle-ci ne peut, « sous peine de déconvenues », user du logo de la ville pour des courriers envoyés dans le cadre de l’exercice du mandat – l’actuel maire en a bien usé lorsqu’il était lui même dans l’opposition. Enfin, le maire d’Hénin-Beaumont refuse d’inviter le PCF aux commémorations patriotiques (Le Monde, 08 avril 2014 ; Le Lab Politique-Europe1, 25 septembre 2014 ; L’Humanité 9 mars 2015 ; blog PCF Hénin-Beaumont, 20 juillet 2014).

À Mantes-la-Ville

Fin de la mise à disposition d’un local municipal à La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et suppression des aides municipales à l’association : « C’est un choix politique et symbolique: nous ne souhaitons plus subventionner cette association très politisée. D’autant que la section locale, dirigée par une personnalité d’extrême gauche élue d’opposition, l’est tout particulièrement », se justifie le maire (Francetvinfo, 31 mars 2015).

À Beaucaire

Interdiction de médias locaux ou nationaux : Midi Libre, Canal+, BFM TV, Le Dauphiné Libéré, Mediapart, Objectif Gard…

  • Le Beaucaire Magazine consacre une page entière à vilipender le Midi Libre et sa rédactrice en illustrant l’article d’une photographie du quotidien jeté dans une poubelle. Par la suite, chaque magazine municipal contiendra des attaques contre cette journaliste. Elle est insultée et diffamée nommément en public pendant un conseil municipal…
  • Un journaliste de Canal+ pour La Nouvelle Édition en reportage à Beaucaire pour la fermeture du centre social, se voit refuser - une heure avant - un entretien avec le maire. Motif invoqué : « On doute de votre objectivité ».
  • Un journaliste d’Objectif Gard, accusé de favoriser les opposants à la politique du maire, est considéré comme persona non grata en mairie.

À Villers-Cotterêts

Refus de renouveler la subvention allouée à la CGT (syndicat) et à la FCPE (association de parents d’élèves) au motif que ce sont des « associations partisanes » - ou plus exactement des associations qui ne sont pas dans les petits papiers de l’équipe municipale (L’Union, 25 avril 2014).

À Fréjus

Interdiction d’accès à un journaliste de l‘Express à sa conférence de presse au soir de l’élection municipale ; interdiction à un journaliste de France Info d’être présente à une réunion de quartier ; à un journaliste de Var Matin de photographier l’intérieur du nouveau centre d’animation de Villeneuve ; refus à deux associations d’intérêt général - l’Association de défense des travailleurs immigrés (ASTI) et le centre social des Tournesols - de participer en septembre 2015 au forum des associations (Nice Matin, 08 septembre 2015).

À Béziers

Refus de célébrer des mariages quand il s’agit de couples homosexuels, couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, entre 23 heures et 6 heures, dans le centre-ville et le quartier de La Devèze - Le tribunal administratif casse la mesure, la réduisant à l’obligation pour la police de ramener les enfants non accompagnés à leur domicile. Une disposition déjà existante ; interdiction de cracher sur la voie publique : un « arrêté anti-crachats » expose les contrevenants pris sur le fait à une amende de 35 euros. L’édile invoque alors « la lutte contre les maladies transmissibles par la salive » et sa volonté de « rendre la ville plus attrayante ». Cracher dans l’espace public tombe pourtant théoriquement sous le coup de la loi. Un décret modifié en 1942 pris par le gouvernement de Vichy, puis modifié en 1992, l’interdisant déjà… (Midi-Libre, 18 septembre 2014 et 5 avril 2015 Libération 06 avril 2015).

F | Laïcité en otage

Le Front national a lancé depuis plusieurs années une OPA hostile contre la laïcité. Il a transformé ce principe de concorde républicaine en une arme de discorde pour défaire la République. Dans les villes frontistes, loin de célébrer les 110 ans de loi de séparation des Églises et de l’État, on renoue avec l’alliance du trône (municipal) et de l’autel.

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Contre la laïcité le FN mène une OPA hostile.

Décisions prises par les mairies d’extrême droite

À Béziers

Décision de célébrer une messe à l’ouverture de la Féria – une récupération qui suscitera même les réserves du père Luc Jourdan, archiprêtre de la cathédrale Saint-Nazaire, vicaire épiscopal de Béziers « Je ne pense pas que les citoyens de Béziers, catholiques compris, attendent de leur nouveau maire “une démocratisation de la messe” », puis d’ajouter « Il est bon, pour le bien commun de notre ville, que chacun veille à respecter son domaine de responsabilité dans le respect mutuel et le dialogue. Nous serons tous, ainsi, au service de l’ensemble des Biterrois » (Midi-Libre, 19 août 2014).

À Cogolin

À l’occasion de l’installation de la crèche de Noël, le maire d’extrême droite a expliqué qu’il « défendrai[t] (…) jusqu’à la dernière goutte de [son] sang les racines chrétiennes » de la France et s’en est pris à ceux qui veulent « transformer la France en une terre soit laïque soit islamisée » (Médiapart, 11 décembre 2014).

À Fréjus, au Luc-en-Provence et à Cogolin

Démission, en novembre 2015, des trois maires de l’Association des Maires de France après la publication d’un vade-mecum sur la laïcité qui précise notamment que « la présence de crèches de Noël dans l’enceinte des mairies n’est pas, du point de vue de l’AMF, compatible avec la laïcité. Elle relève toutefois que la jurisprudence administrative est, encore à ce jour, discordante sur ce sujet ». En retour, les trois maires FN rétorquent dans un communiqué « À quand l’interdiction de la procession votive, pendant nos Bravades à Cogolin et à Fréjus ? Les élus du Front national défendent avec fermeté le principe de laïcité, mais ils n’ignorent pas l’histoire. Il est incontestable que le christianisme est une expression de la culture française ». Un point de vue frappé au coin de la laïcité… (Site du Front national, communiqué du 25 novembre 2015, archive du 26 novembre 2015).